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Lundi, jour de rentrée des classes, Jean-Michel Blanquer a choisi de visiter l’école Victor Hugo de Créteil pour vanter sa politique d’accueil des enfants en situation de handicap.
Signe de la maigre popularité du ministre, un important dispositif policier a été mis en place : sept cars de police, vigiles du rectorat, policiers en civil et îlotiers… Alors que les enseignants étaient quasiment tous en classe devant leurs élèves à ce moment-là.
Les raisons de la colère sont nombreuses : salaire des enseignants, réforme du lycée et du bac qui instaure des inégalités fortes entre élèves en fonction de leur lycée d’origine, réforme du lycée professionnel qui supprime près de 600 heures d’enseignement pour les lycéens, fermetures de classes -une dizaine uniquement à Créteil !- suppression de postes dans le second degré et des classes jusqu’ à trente-cinq élèves…
Et les élèves en situation de handicap ? Ils ne sont pas épargnés par les restrictions budgétaires : de nombreux AESH (Accompagnants d’Elèves en Situation de Handicap) n’ont toujours pas pu renouveler leur contrat de travail et les élèves restent sans aide. Certains parents doivent même garder leurs enfants à la maison, faute d’accompagnant recruté.
Jean-Michel Blanquer a encore une fois fait l’impasse sur les conséquences de la mise en place des PIAL (Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés), notamment à Créteil : mutualisation des AESH -ce qui signifie qu’un accompagnant devra aider quatre ou cinq élèves en situation de handicap en même temps alors que jusqu’à présent il se consacrait à un seul élève-, mise à l’écart de la Maison départementale du Handicap dans ses préconisations d’aide aux élèves, désignation de référent enseignant de PIAL sans aucune formation…
On notera enfin le cynisme d’un ministre venu faire la promotion de l’accompagnement des élèves en situation de handicap alors qu’il n’y a plus de médecin scolaire affecté à la circonscription depuis la rentrée…
M. M’Baye, député, et M. Cathala, maire de Créteil, présents aux côtés de M. Blanquer, ont préféré profiter de l’aura médiatique de cette communication ministérielle plutôt que de rappeler la réalité : ce sont les enfants de Créteil, en particulier en situation de handicap, qui subiront le manque de moyens alloués à l’éducation.