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Jamais une élection présidentielle en France n’a été aussi bafouée que celle qui vient de se jouer au premier tour du dimanche 23 avril 2017. Déjà, le calendrier électoral ne jouait pas en faveur d’une élection sereine du fait de son chevauchement avec les vacances scolaires, mais aussi panneaux électoraux vierges ou partiellement couverts, professions de foi distribuées en retard ou incomplètes, électeurs radiés et électeurs inscrits dans 2 bureaux différents… La liste est longue et cinglante pour notre démocratie. Petite revue de la situation.

Les panneaux électoraux délaissés… ou presque

Les jours précédents le scrutin, dans plusieurs villes il a été fait état de plusieurs manquements. Cela a commencé par le non affichage des candidats sur les panneaux électoraux, dû soit à une carence de la livraison des affiches, soit à un refus des maires de le faire. Dans certaines communes, les affiches étaient bien collées sauf certaines comme celle du candidat de la France Insoumise. Des caricatures ont même remplacé les affiches officielles.

Des professions de foi qui se font attendre

Les électeurs se sont plaint de ne pas recevoir les professions de foi des candidats, certains les ont reçu incomplètes, d’autres avec plusieurs bulletins pour un même candidat.

Un nombre impressionnant d’électeurs radiés

Le jour du scrutin, ce sont les électeurs eux-mêmes qui se découvrent radiés en masse des listes électorales en raison de carences administratives. On dénombre 16 000 à Starsbourg, 5 000 au Havre, 4 000 au Mans, 3 600 à Nancy, 3 000 à Poitier, 81 305 dans le Val de marne, etc. Un écrémage difficile à accepter lorsqu’on connait les enjeux du scrutin.

Des doubles inscriptions en masse

Et en même temps, on signale 500 000 électeurs inscrits sur 2 listes différentes. Comment dans ce cas éviter les fraudes ?

Un temps de parole bafoué

A cela s’ajoute de graves irrégularités dans les temps de parole des candidats :

« Le candidat de la France insoumise, ses porte-parole ainsi que ses soutiens du PCF et d’Ensemble ! ont cumulé 160 heures de temps de parole (TV – radio) depuis le 1er février, selon un relevé du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Le candidat de la droite et son entourage sont, quant à eux, en tête de peloton avec 301 heures, suivis par Benoît Hamon (256 ) et Emmanuel Macron (234), talonné par Marine Le Pen (229 ). » (L’humanité 21/04/2017) Le candidat de la France Insoumise et ses représentant ont été marginalisé et n’ont pas pu développer sur les médias traditionnelles leur programme malgré les attaques appuyés contre celui-ci par la presse ces dernières semaines. Pire encore, La candidate de l’extrême droite dite « antirépublicaine » a pu jouir d’un temps de parole nettement supérieur.

Comment avec de tels manquements, peut-on s’assurer du bon fonctionnement de la démocratie française ? Alors qu’on annonçait 30% d’électeurs indécis à 2 jours du scrutin (sondage Odoxa), les besoins d’information étaient pourtant primordiaux. Or, avec des temps de parole disproportionnés, la droite et le centre étaient positionnés favorablement par les médias, ce qui leur offrait une meilleure couverture. Les derniers relais de l’information politique que sont les affiches électorales et les professions de fois n’ont pas, par leur carence, permis de compenser ces graves lacunes.  En surprenant à la dernière minute par des radiations massives les électeurs qui se sont déplacés, on a réduit leur capacité à se régulariser rapidement… Par ailleurs, peut-on priver un citoyen, dont le droit de vote est inscrit dans la Constitution de participer à une élection présidentielle ? En somme, tout concourt à douter de la sincérité du scrutin qui vient de ce dérouler. Est-ce la preuve finale de l’agonie de la cinquième république ?

Catégories : Communiqués