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C’est dans un émoi indescriptible qu’a eu lieu la reprise des vacances de la Toussaint pour les enseignants, et les autres personnels de l’Éducation Nationale à Créteil comme partout en France. De la maternelle au lycée ils ont été mobilisés par un mouvement très suivi de révolte contre les conditions de rentrée.

Mobilisés d’abord par l’impréparation et le retour en arrière du ministre sur les 2h banalisées le lundi matin pour pouvoir préparer dignement l’hommage à Samuel Paty, hommage qui consistait en une minute de silence et la lecture de la lettre de Jaurès (tronquée d’un passage qui dérangeait M. Blanquer, ce qui était déjà inacceptable).

Mobilisés ensuite par le soi-disant protocole sanitaire renforcé: alors que de manière totalement absurde les librairies entre autres ont été déclarées lieux de possible diffusion du virus et fermées, on a voulu nous faire croire qu’il n’y avait aucun risque de contamination dans des couloirs et des cantines bondés et des cours à 35 élèves (bon nombre de photos illustrant ce scandale ont été diffusées sur les réseaux sociaux afin d’éveiller une prise de conscience du grand public, avant d’être tardivement relayées par les grands médias) et ce au détriment de la santé des élèves, de leurs familles, des 800000 enseignants, et de tous les personnels de l’éducation. Santé qui a pourtant été mise sérieusement en danger dans ce qui n’allait pas manquer de devenir de gigantesques foyers de contamination.

Ulcérés par ces deux états de faits, dès le dimanche veille de rentrée et en visioconférence pour beaucoup d’enseignants, puis en AG très suivies dès le lundi à 8h une grande partie des établissements est entrée en grève reconductible très suivie et parfois en droit de retrait (soutenue par les parents d’élèves et parfois implicitement par les chefs d’établissement) avec la demande d’embauche de plus de personnels de service pour assurer les conditions d’hygiène (à commencer par le remplacement des agents malades ou cas contacts, très nombreux) et l’instauration de demi groupes pour limiter la quantité d’élèves présents dans les écoles, collèges, lycées.

Des courriers formulant ces exigences sont partis à destination du Recteur, pour exiger que dans les établissements scolaires soient mis en place les protocoles et mesures sanitaires imposés partout ailleurs, exception faite des transports, on voit bien là que le but était que les gens qui ne peuvent pas télétravailler puissent se rendre au travail et que leurs enfants soient gardés quel-qu’en fût le coût pour la santé de nos concitoyens !

A condition qu’une partie de l’enseignement soit effectuée en distanciel le Ministre a accepté au bout de 4 jours de fronde la mise en place de demi groupes, mais uniquement en lycée (ce qu’il avait pourtant annoncé en mai, pour ensuite nier le risque de seconde vague, et nier le fait que la transmission du virus est très corrélée à la fréquentation des établissements scolaires).

C’est un premier pas, mais c’est totalement insuffisant !

Les écoles et les collèges doivent pouvoir aussi bénéficier de ces mesures qui sont un minimum pour éviter la catastrophe.

En conséquence une grève sanitaire mardi 10/11 et un regroupement devant le ministère ainsi que devant la DASEN le matin ont été très suivis par les enseignants, les AESH, les agents territoriaux (40% de grévistes dans les écoles et collèges selon les syndicats, moins dans les lycées). Avant cela une assemblée départementale en visioconférence avait totalisé 156 participants, avec les mêmes mots d’ordre que lors des débrayages de la semaine de reprise.

LA FI de Créteil soutient le mouvement, plus que légitime, de protestation du corps enseignant et de tous les personnels de l’ Éducation Nationale et des territoriaux. Nous demandons un protocole sanitaire protecteur pour les élèves, leurs familles et tous les personnels qui travaillent dans les écoles, avec un cadre national clair pour assurer l’égalité des élèves.