La petite « gauche » antiNUPES à Créteil, non merci !
Bernard Cazeneuve veut organiser dans les prochains jours une journée fondatrice pour son mouvement à Créteil. François Hollande fera le déplacement et la gauche qui a cassé les espoirs des français sera de la partie !
L’ancien ministre de l’intérieur sous l’ère Valls et Premier Ministre au cours des derniers mois crépusculaires du quinquennat de Hollande tente depuis plusieurs mois de faire la leçon aux forces de la NUPES en s’attaquent tout particulièrement à la France Insoumise. Il joue ainsi un rôle actif pour tenter de fragiliser la NUPES au côté de tous ses adversaires, notamment macronistes.
Pourtant, il faut en premier lieu lui rappeler le bilan catastrophique la gauche sociale libérale qu’il tente de faire revivre. La «gauche» de Bernard Cazeneuve est celle qui a abandonné depuis longtemps les aspirations populaires et qui a méthodiquement mis en œuvre les politiques de casse des services publics et des droits des salarié.e.s. C’est l’appauvrissement des salariés et des retraités. C’est aussi les milliards d’euros donnés aux entreprises sans aucune contrepartie et la réforme des retraites de 2013 portant la durée de cotisation à 43 ans. D’ailleurs, Louis Schweitzer, ancien patron de Renault aurait déclaré récemment pour le soutenir : «un des axes majeurs de Bernard Cazeneuve, c’est de faire des propositions réalistes et intelligentes. Il ne s’agit pas de promouvoir la retraite à 60 ans avec 40 annuités.» Tout est dit sur les renoncements d’un ex-socialiste.
Avocat d’affaires, il publie désormais régulièrement des tribunes dans le journal de droite ultralibéral L’Opinion !
La méthode pour imposer ces politiques impopulaires a été aussi préparatoire aux brutalités désormais permanentes et généralisée du pouvoir exécutif. Nous n’oublions pas Rémi Fraisse, militant écologiste, tué par la gendarmerie sous les ordres de Bernard Cazeneuve, dans la nuit du 24 au 25 octobre 2014. L’État a été condamné sur ce dossier et la Cour européenne des droits de l’Homme est également saisie pour faire la lumière sur toutes les responsabilités. La répression violente des manifestations contre la loi El Khomri qui a contribué au démantèlement du code du travail, c’est aussi Bernard Cazeneuve.
Que dire des leçons d’universalisme et de républicanisme à la petite semaine et qui s’appuie sur une rhétorique réactionnaire ? Nous menons le combat antiracisme car il est indispensable pour nous d’unir notre camp social en luttant contre toutes les discriminations. C’est pourquoi nous sommes au côté de nos concitoyens, quel que soit leur origine, quand ils sont stigmatisés et désignés comme nouveaux boucs émissaires, et sur qui l’extrême droite n’hésite plus à multiplier les agressions. Nous n’abandonnons aucun de nos combats historiques contre l’antisémitisme et toutes les formes de racisme. Bernard Cazeneuve, par ses insinuations à notre encontre, tente de manière cynique de se constituer sa petite niche politique. Clémentine Autain a trouvé un bon nom pour ces tartuffes « les faussaires de la République ».
Au-delà de ce bilan politique catastrophique, la stratégie actuelle de Bernard Cazeneuve s’illustre aussi par son caractère politicien.
Ainsi, l’éviction de Bénédicte Taurine en avril, députée FI-NUPES lors d’une législative partielle en Ariège, n’a été possible au second tour qu’avec le soutien de la droite et de l’extrême droite à une candidate socialiste dissidente, soutenue par Bernard Cazeneuve qui a rejoint un groupe centriste. C’est bien cette compromission électorale qu’il nous propose ! Par ailleurs, alors que la discussion est engagée pour constituer une liste commune de la NUPES aux européennes, le Parti Radical de Gauche lui a proposé de porter une liste de division aux élections européennes. On voit bien que cette division servira les intérêts de Macron et de l’extrême droite.
Nous ne sommes pas étonnés que Bernard Cazeneuve trouve un terrain favorable à Créteil. Après avoir aidé en 2017 à l’élection du député macroniste invisible Jean François M’Baye, Laurent Cathala, maire socialiste de Créteil, a récidivé en 2022 lors des législatives. Il n’a pas appelé à soutenir les candidat.e.s de la NUPES sur les deux circonscriptions de Créteil, Clémence Guetté et Thierry Guintrand.
Mais Créteil a le cœur à gauche et l’a démontré une nouvelle fois en élisant brillamment Clémence Guetté, députée de la circonscription Créteil-Choisy-Orly. Avec 40,45 % des suffrages exprimés et la plus forte progression des voix pour Jean-Luc Mélenchon dans le Val-de-Marne, la France insoumise est de loin la première force à Créteil. L’alternative majoritaire est donc bien dans le rassemblement de la NUPES sur une ligne de rupture avec le néolibéralisme et contre l’autoritarisme de la Ve République.
C’est pourquoi nous mettons toutes nos forces dans le rassemblement de la gauche de combat qui ne renonce pas au sein de la NUPES et avec les forces disponibles sur cette orientation. Nous appelons les membres du parti socialiste de Créteil et tous les citoyen.ne.s qui veulent voir gagner la gauche face au tandem Macron / Le Pen à rejoindre le collectif NUPES de notre ville.
Aussi, Monsieur Cazeneuve, merci de passer rapidement votre chemin à Créteil car il est manifestement une impasse politique délétère.