Vérité et justice pour Alassane Sangaré, mort en prison : le combat de sa famille…
Alassane SANGARÉ, est décédé à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, le 24 novembre 2022, 5 jours après son incarcération pour une affaire de voisinage.
Il avait 36 ans et trois enfants qu’il laisse derrière lui. Il avait grandi à Créteil dans le quartier du Mont-Mesly avant de s’installer à Crosnes. Une partie de sa famille vit toujours à Créteil.
Selon l’administration pénitentiaire, ce serait un suicide avec le cordon d’un téléphone présent dans la cellule. Kadiatou, la maman d’Alassane, Djeneba, Fatou, Ami, et Maimouna, ses soeurs, Kelly, sa compagne ne se résignent pas à cette version totalement improbable. La famille, par le biais de son avocat, a déposé plainte contre X pour violences volontaires aggravées ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
C’est donc l’institution pénitentiaire qui est gravement mise en cause une nouvelle fois. Le 30 mai 2020, la France était condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour ses prisons indignes. La maison d’arrêt de Fleury-Mérogis faisait partie des établissements condamnés pour violation de l’article 3 de la Convention européenne qui prohibe les traitements inhumains et dégradants. Conditions indignes de détention jusqu’à en mourir ?
Dans son rapport « Dignité en prison. Quelle situation deux ans après la condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’homme ? », l’Observatoire international des prisons (OIP) pointe l’inefficacité des mesures prises depuis par les pouvoirs publics pour améliorer les conditions de détention.
Et comment ne pas faire le lien avec les violences policières racistes qui font de nombreux morts dans les quartiers populaires, notamment parmi la jeunesse racisée. Cette violence s’abat d’ailleurs désormais avec la même brutalité sur les militant.E.s des mouvements sociaux et écologiques.
Nous étions le samedi 15 avril à la soirée organisée à Créteil par la famille d’Alassane SANGARÉ en présence notamment d’Assa TRAORÉ, sœur d’Adama TRAORÉ mort à la gendarmerie de Persan le 19 juillet 2016, pour leur apporter tout notre soutien. Plus de 200 personnes étaient présents. La solidarité est nécessaire pour faire face à la bureaucratie implacable de la prison et du système judiciaire qui mène une guerre d’usure pour ne pas reconnaître ses fautes.
La famille demande tout simplement l’accès à toutes les pièces du dossier pour comprendre les circonstances de cette mort inacceptable ; il faut impérativement qu’un juge d’instruction soit saisi de cette affaire. Elle est désormais engagée dans la bataille de la dignité et de la justice au côté de nombreuses familles victimes des violences policières et pénitentiaires. C’est un combat à notre sens profondément démocratique, antiraciste et féministe car ce sont les femmes qui sont en première ligne pour exiger la vérité.
Nous les assurons de tout notre soutien et nous invitons tous les cristolien.ne.s à signer la pétition et à soutenir financièrement cette famille endeuillée.