Repoussé de six mois pour cause de Covid-19, le durcissement du dispositif de la ZFE du Grand Paris (5,61 millions d’habitants) doit exclure 11 % du parc automobile de la zone comprise dans le périmètre de l’A86. Plus de 200 000 voitures particulières, mais aussi 27 000 utilitaires légers et plus de 6 000 poids lourds seront interdite dans la zone. Ce n’est qu’une première étape qui vise les véhicules Crit’Air 5 et 4, avant l’extension à la catégorie Crit’Air 3 en juillet 2022.
A Créteil, une ZFE sera mise en place par arrêté municipal à compter du 1er janvier 2022 sur l’ensemble des voies situées à l’intérieur du périmètre de l’A 86. L’objectif est parfaitement louable puisqu’il vise à limiter la pollution de l’air responsable de milliers de morts chaque année.
Cependant, les dispositifs d’aides sont insuffisants car beaucoup de gens n’ont pas les moyens de changer de véhicule. Le développement des transports publics que nous souhaitons gratuit à terme, n’est pas au niveau des besoins. La mise en concurrence et la privatisation de la RATP est d’ailleurs un obstacle majeur au développement des infrastructures en Île-de-France. Il faut aussi dénoncer les critères d’attribution qui laissent les plus riches rouler en 4×4 ou en voiture sportive de luxe librement dans la ZFE ! L’écologie anti-sociale est finalement une arme anti-écologique.
Par ailleurs, il se trouve que la ZFE de Créteil comprend l’incinérateur SUEZ de déchets en cours d’extension avec la construction d’un 3ème four. A terme, ce sera plus de 350 000 T de déchets qui seront transportés par des milliers de camions qui devront passer dans la ZFE. En principe, les camions y sont interdits mais l’arrêté pourra prévoir des dérogations pour les camions de SUEZ !
Ainsi, la magie du capitalisme vert est parfaitement mise en œuvre : aucune limitation pour les profits des multinationales et les efforts toujours supportés par les classes populaires. Ce n’est plus possible !
Nous proposons un tout autre chemin avec notre projet de l’Avenir en commun pour la Présidentielle de 2022. Nous défendons une écologie populaire qui soit créatrice d’emplois et ne pénalise pas toujours les mêmes. A Créteil, nous nous battons contre la construction du 3ème four de l’incinérateur qui brûlera 120 000 T de déchets transportés par camions. Nous soutenons le recours contentieux en cours au tribunal administratif qui vise à bloquer le projet du 3ème four.
Pour la bifurcation écologique, il faut une volonté politique forte et une cohérence d’ensemble. En ce sens, il est impératif d’assurer la justice environnementale pour s’appuyer sur la mobilisation populaire.