Depuis près de deux mois, nous faisons face à la pandémie du COVID-19 qui a entraîné la mort de milliers de femmes et d’hommes de notre pays.
Créteil est en première ligne avec la mobilisation exceptionnelle du personnel hospitalier de Mondor et du CHIC. Celui-ci alertait le gouvernement depuis des mois sur le manque de moyens et les conditions de travail dégradés : tout le monde se souvient du SOS lumineux géant inscrit sur le grand immeuble de Mondor au début de l’année. Nous payons aujourd’hui le prix de leur acharnement qui a conduit a fermé 100 000 lits dans l’hôpital public depuis 20 ans sous les gouvernements de Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron …
Les soignants paient aussi de leurs vies leur exposition au COVID-19 sans moyen de protection adéquat : maques FFP2 périmés, sur-blouses en sac poubelle, charlotte de pâtisserie … Ils multiplient les journées à rallonge et les heures supplémentaires. Les syndicats de Mondor ont été obligés de faire un droit d’alerte au CHSCT car les personnels sont en danger grave et imminent. Nous les soutenons pleinement avec tous les cristoliens qui multiplient les messages de solidarité et remercions tous ces hommes et ces femmes qui s’engagent avec courage pour la vie des autres.
Dans les EHPAD et les maisons de retraite, le personnel fait tout son possible pour sauvegarder la vie et la santé de nos anciens qui sont le plus durement touchés par ce virus.
Mais les remerciements ne suffiront pas. Il faudra que les responsables paient lourdement. Les manquements dans la gestion de crise sont innombrables : irresponsabilité avec la démission de la ministre de la santé en pleine pandémie et la tenue du 1er tour des élections municipales, impréparation et manque d’anticipation pour les masques et les tests, maintien de l’activité économique non essentiel au détriment de la santé des salariés, précipitation pour reprendre l’école alors que le conseil scientifique préconise un retour à l’école en septembre … Dans cette incurie, il y a à la fois un aveuglement idéologique, un égoïsme social acharné et une déconnexion de plus en plus grande de la réalité.
Il faut aussi souligner que nous ne sommes pas tous égaux pour résister à cette crise sanitaire. Il y évidemment tous les salariés qui n’ont pas la possibilité de télétravailler : aide-soignants, caissières, éboueurs, chauffeurs routiers, salariés de l’incinérateur de VALOMARNE, conducteurs de bus du dépôt de Créteil… exposés, leur utilité sociale est inversement proportionnel à leur reconnaissance statutaire et salariale. Il faudra y remédier.
De plus, toutes les violences de notre société sont exacerbées pour les plus précaires et les plus fragiles d’entre nous : sans-logement, sans-papiers, femmes violentées, enfants battus, violences policières et racisme … Des mesures d’urgence de protection doivent être prises tels que la réquisition des logements, un moratoire sur les loyers, la régularisation de tous les sans sans-papiers qui assurent la continuité de l’activité économique et l’ouverture de structures d’accueil pour les victimes des violences domestiques.
A Créteil, des associations se sont mobilisés pour confectionner des masques et les mettre à disposition des plus précaires. Des colis alimentaires ont également été distribué par des bénévoles. Ce sont de belles initiatives qui s’ajoutent à toutes les solidarités citoyennes qui se sont mises en place dans cette période.
A moyen terme, ce temps d’arrêt du confinement doit nous faire prendre conscience des changements systémiques qui s’imposent. La colère et la solidarité populaire qui s’expriment aux balcons doit trouver un débouché politique. Des organisations du mouvement social et écologique ont proposé l’appel stimulant et la pétition Plus jamais ça : https://www.bastamag.net/covid19-coronavirus-plus-jamais-ca-petition-jour-d-apres-rupture-politique-neoliberale-services-publics-relocalisation. La France Insoumise a actualisé son programme l’avenir en commun soutenu par plus de 7 millions d’électeurs en 2017 : https://lafranceinsoumise.fr/2020/04/13/le-monde-dapres-peut-commencer-maintenant-lavenir-en-commun-mis-a-jour/
L’alternative citoyenne, populaire et écologique est possible et désormais, plus que jamais, nécessaire !