Intervention de Béatrice Pinat sur le site du Café pédagogique :
“Pour une école de la confiance”, c’est ce qui est écrit sur chaque livret donné aux élèves alors que ces évaluations brisent justement la relation de confiance qui s’était instaurée entre nous. Quelle est cette école de la confiance dans laquelle on explique aux parents que les enseignants ne peuvent pas concevoir eux-mêmes les évaluations de leurs élèves ? Qu’ils ne peuvent pas les corriger ? Qu’on va expliquer aux enseignants comment adapter leur enseignement à leurs élèves ? A quoi servons-nous finalement ? A-t-on si peu confiance en nous qu’il faut à présent évaluer nos élèves à notre place et nous expliquer comment enseigner ? Car c’est comme cela que ces évaluations sont justifiées : c’est un outil pour l’enseignant. C’est dans la lignée du fameux livre orange dans lequel on explique aux enseignants quel cahier choisir en CP.
Bien sûr les enseignants ont besoin de formation : nous n’avons plus que 18h pour cela, dont seulement 9h en présentiel. La formation des enseignants est indigente : ce n’est pas avec des guides à télécharger ou des modules en ligne que nous pourrons interroger nos pratiques et faire bénéficier nos élèves des avancées de la recherche en sciences de l’éducation.
Je veux aussi ajouter que l’école de la confiance prônée, ce sont des milliers de classes qui ont fermé en France et plus de 150 dans le Val-de-Marne. C’est un dispositif, les PDMQDC, qui fonctionnait bien dans mon école et qui a été supprimé. Ce sont également des RASED décimés : mon école est en éducation prioritaire, nous n’avons pourtant plus de maître G depuis des années et il faut attendre des mois avant qu’un élève ne soit pris en charge par la psychologue scolaire. Les postes de RASED sont vacants car la pénurie est organisée : on ne laisse pas assez d’enseignants partir en formation. Il y a aussi des élèves qui ne peuvent pas être accueillis en ULIS faute de place et des élèves qui resteront encore cette année des mois sans AVS. Ce sont les choix réalisés et ce sont nos élèves qui en subissent les conséquences. Sur le terrain, l’école de la confiance c’est ça pour moi ! »
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